La biscouette

La biscouette

Rétro Sportivement- Souvenirs -Alain Laplace

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Alain Laplace fut une voix de la nuit, celle des ondes. Il allait à la rencontre de ceux qui avaient bercé son enfance, ces champions des années soixante poussant braquets en cols ou ballons sur des terrains glorieux. Et il nous convie ici, dans son livre, à revisiter ce musée des ombres, toucher du doigt les statues que le temps a ravinées, s’imprégner de leurs paroles qui ne sont plus aujourd’hui que murmures étouffés. 
L’enfant qu’il fut est sur la place de la Monnaie, la tour du Château est tout en haut tel un roi assis riant des facéties de son page, l’enfant court, il vole, ici il porte un ballon de cuir collé à sa poitrine, tantôt Marracq et son maillot vert sur la pelouse de la Croix du Prince, tantôt Moncla sur les terres d’Afrique du Sud, il culbute l’ennemi. Là il est Mastrotto dans la descente d’Aubisque ou Behra au Grand Prix de Pau, bras crispés sur son volant dans le virage de la Gare. L’enfant s’empare du regard des héros qui savent le geste juste, celui que l’on répète encore et encore comme un cérémoniel sacré pour se hisser au-dessus des mondes, ses idoles habitent au-delà des nuages. Aujourd’hui l’enfant qu’il est resté vous saisit au passage et vous entraîne dans le balancement des cordes au bout desquelles dansent ses marionnettes.
Mais davantage qu’une rétrospective sportive, une visite de musée à l’intérêt indéniable, l’ouvrage est aussi l’instantané d’un temps aux saveurs plus douces qu’amères, la peinture d’une tendre époque dont la paisible musique du cœur des Trente Glorieuses nous berce encore, l’accordéon d’Yvette Horner, le Beth Cèu au bistrot de la rue du XIV juillet, les voix du jour, celles des ondes déjà, de Loys Van Lee à Georges Briquet, faites silence, ne bougez plus, la caravane du Tour est sur le pont du Gave, attention laissez-les passer, une nuée d’enfants  court après un vol de chapeaux en papier Chocolat Poulain, qu’un gros bonhomme, de son camion, sème comme papillons d’un bel été.

 

 

À commander (10 euros, frais d’envoi compris)

 



17/04/2018
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